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Nucléaire : Nationalisation et transition énergétique, le débat nécessaire !

 

 Imaginons un instant que la centrale nucléaire de Gravelines aie connue le même accident que celle de Fukushima. Quelles conséquences cela aurait-il eu sur notre région ? Les modélisations montrent qu’une grande partie du territoire du Nord-Pas-de-Calais, ainsi que ceux de la Somme et de la Belgique, auraient été fortement contaminés.

Les accidents nucléaires sont à l’origine d’une crise sanitaire au niveau de la pollution. 40% des enfants vivants dans la zone de Fukushima présentent des anomalies de la thyroïde. 8000 cas de cancer de la thyroïde ont été diagnostiqués dans les zones contaminés de Tchernobyl. (Source : Sciences et Avenir, mars 2013)

Ces accidents touchent aussi notre environnement et empoisonnent notre chaîne alimentaire. Ainsi, des études scientifiques ont démontrés que des thons rouges péchés près des côtes californiennes présentaient une forte radioactivité issue de la catastrophe de Fukushima (Le monde, 29 mai 2012). Plus récemment, un taux de radioactivité des eaux marines plus élevé que la moyenne a été relevé près de la centrale du Havre.

Même si Fukushima nous semble loin de chez nous, les accidents nucléaires sont des problèmes globaux qui touchent l’ensemble de la planète. Rappelons que le nuage de Tchernobyl a passé nos frontières sans visa. Même en France une partie de la population souffre des conséquences de la radioactivité ukrainienne issue du passage du nuage.

Le nucléaire pose d’autres problèmes. La gestion des déchets nucléaires est une grosse problématique à laquelle les scientifiques et les industriels n’ont toujours pas de réponse précise. Les politiques de recherche en la matière n’ont pas les moyens d’avancer. Les groupes et actionnaires, gestionnaires des centrales, préfèrent engranger les bénéfices maintenant et compter sur les générations futures pour remédier à ce que nous ne savons pas faire. Certains de ces déchets ont des durées de vie de plusieurs milliers d’années, voire de millions d’années. Même si les responsables nous rassurent quant à leur sérieux dans leur gestion des déchets, il existe une probabilité que ceux-ci posent problème un jour ou l’autre. Ainsi, la pratique actuelle est de les enfouir profondément dans le sous-sol, à défaut de les jeter en mer comme dans le passé. Il y a urgence à financer la recherche pour que les déchets nucléaires puissent être traités et ne constituent plus un danger !

L’Allemagne a stocké 126 000 barils de déchets radioactifs dans les mines de sel d’ASSE en pensant qu’aucun accident ne pourrait survenir. Malheureusement, la géologie en a voulu autrement et aujourd’hui les Allemands sont face à une véritable catastrophe environnementale. L’hydrologie du sol a provoqué de nombreuses fissures et des éboulements dans les galeries. Ceux-ci ont endommagé les fûts refermant les déchets. Des fuites de Césium radioactive ont contaminé l’eau, la rendant impropre à toute consommation. (Source : Libération 14 juillet 2010)

Le nucléaire militaire pose aussi un gros problème d’ordre éthique. François Hollande a encore exprimé sa toute confiance dans la dissuasion nucléaire lors de son intervention télévisée du 28 mars 2013. Cependant, cette dissuasion n’a aucun sens face à la folie des Hommes. La Corée du Nord vient de menacer la Corée du Sud et les Etats-Unis d’Amérique d’une guerre thermonucléaire. Imaginez qu’une bombe nucléaire éclate et entraîne un conflit mondial du fait des tensions actuelles…

Le nucléaire militaire et civil exige une responsabilité qu’on ne peut confier à aucun homme. Nous nous devons de refuser d’être manipuler par les pro-nucléaires qui, en acceptant le risque d’une catastrophe, sont prêts à sacrifier une partie de la population pour leur profit et leurs intérêts financiers.

Si le prix de l’électricité n’a jamais été élevé en France c’est parce c’est l’Etat qui a payé les centrales et par conséquent nos impôts. Malheureusement, le coût de l’électricité va augmenter de 30% jusqu’en 2017. Cette augmentation n’est pas seulement due aux investissements d’EDF dans les énergies renouvelables comme on peut l’entendre dans les médias. EDF, en recherchant le profit à cours terme, n’a pas assez investit dans l’entretien et la sécurité de ces centrales ainsi que dans son réseaux de distribution. De plus, EDF a minimisé le coût du démantèlement de ses centrales nucléaires et n’a assez fait assez de provisions financières, parce qu’elle a longtemps sous-évalué le risque d’une catastrophe majeure. L’Institut de sûreté nucléaire a évalué le coût un accident nucléaire « grave » ou « majeur » : celui-ci oscillerait entre à 430 milliards et 1000 milliards d’€uros (source Les échos, 06 février 2013 et JDD 10 mars 2013). EDF nous fait payer la facture de ses erreurs passées ainsi que les dividendes versés à ses actionnaires. La légende de l’électricité d’origine nucléaire pas chère n’était qu’une illusion et l’est toujours.

La France n’est pas indépendante énergétiquement. Elle ne possède pas de mines d’uranium, la matière première qui alimente ses centrales. Elle est obligée de l’importer depuis des pays géopolitiquement instables comme le Niger, voisin du Mali. Les prévisions optimistes de l’OCDE en 2012 sur les réserves d’uranium montrent que celles-ci seront épuisées d’ici une centaine d’années. Lorsque nos centrales ne pourront plus tourner, elles nous resteront sur les bras. Qu’en feront nos enfants et comment produiront-ils leur propre électricité ?

Face aux problèmes et à l’interrogation que pose le nucléaire, il est souhaitable de stopper et vite. Nous ne pouvons jouer avec la vie de nos concitoyens. L’avenir de la civilisation humaine ne peut être joué aux dés. Ces derniers sont pipés par les lobbies du nucléaire qui n’y voit qu’une façon d’engranger rapidement de l’argent. Réclamer le maximum de sûreté nucléaire en exigeant le risque zéro est un leurre. Toute activité représente un risque. Celui du nucléaire est trop grand pour notre civilisation. La vie des hommes n’est pas qu’une simple probabilité !

Des scénarios de transition énergétique existent. Ils sont viables et reposent sur le déploiement des énergies renouvelables et les économies d’énergies (ex : confort thermique) ainsi qu'un bouleversement radical de notre mode de production, car le capitalisme ravage tout. Ils représentent une solution pertinente au chômage qui gangrène notre société parce qu’ils créeront de nouveaux emplois. De même, le démantèlement des centrales nucléaires existantes donnera du travail à plusieurs générations. Les énergies renouvelables assureront aussi l’indépendance énergétique de la France. A défaut de vendre nos centrales nucléaires mortelles, l’expérience acquise et les savoirs issus de nos efforts de transition pourront être exportés.

Notre premier combat est d’exiger la renationalisation d’EDF et d’AREVA afin que les citoyens, les usagers et les élus du peuple puissent contrôler de près que la sécurité ne soit pas sacrifiée sur l’autel des profits, que les chercheurs aient vraiment les moyens de travailler afin d’organiser une sortie du nucléaire créatrice d’emplois et sûre et que le coût pour le maintien du nucléaire en France soit redistribué en faveur des énergies renouvelables, qui ne présenteraient aucun danger pour notre société.

SG
 

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